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deuxième livre des Épidémies ce qui est arrivé à tant d’autres livres des Hippocratiques (v. t. I, p. 54-59), il ne nous resterait qu’un mot sur une maladie d’un diagnostic difficile et qui n’est bien connue que grâce à des travaux fort modernes. Le passage du deuxième livre des Épidémies montre à quelle somme d’expérience se rattache ce seul mot inséré dans les Aphorismes, Combien n’y a-t-il pas, dans les écrits hippocratiques, de mots, de phrases d’un sens suspect, incertain, obscur, parce qu’elles sont aujourd’hui isolées de tout ce qui leur servait d’autorité ?

Aph. II, 21, il est parlé de pourritures des parties génitales comme d’une affection particulière à l’été. Cela doit, sans doute, être rapporté au passage suivant du troisième livre des Épidémies : « Fluxions fréquentes sur les parties génitales, ulcérations, tumeurs au dedans et au dehors ; gonflements dans les aines, ophthalmies humides, longues et douloureuses ; carnosités aux paupières en dehors et en dedans qui firent perdre la vue à beaucoup de personnes, et qu’on nomme des fics. Les autres plaies et les parties génitales étaient aussi le siège de beaucoup de fongosités. Dans l’été on vit un grand nombre d’anthrax et d’autres affections qu’on appelle septiques (t. 3, p. 85, § 7). » Tel qu’est ce passage, le rapprochement me semble indubitable ; mais il serait plus frappant si on lisait : « Les autres plaies étaient aussi le siège de beaucoup de fongosités. Dans l’été on vit aux parties génitales un grand nombre d’anthrax et d’autres affections qu’on nomme septiques. » Ἐφύετο δὲ καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων ἑλκέων πολλά. Καὶ ἐν αἰδοίοισιν ἄνθρακες κτλ., au lieu de πολλὰ καὶ ἐν αἰδοίοισιν. Ἄνθρακες κτλ. La leçon qui met le point avant καὶ ἐν αἰδοίοισιν est celle de Galien, dans une citation que j’ai rapportée t. 3, p. 84, note 19. Cette ponctuation est tellement en accord avec notre aphorisme que cela me paraît devoir lui mériter la préférence. Je dois dire que Galien, dans son commentaire sur ce passage du troisième livre des Épidémies, rattache incontestablement les parties génitales aux fongosités et non aux an-