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nible pour le corps. Quelle peine de parler sans cesse à des enfans pour les tenir dans leur devoir, & bien souvent sans y réussir que très peu ! Cette peine est encore plus grande par raport aux enfans, qui n’aiant point encore la raison bien formée, sont très indociles & très peu capables d’entrer dans les raisons qu’on leur donne, qui sont comme de petits animaux qui ne voudroient suivre que l’instinct naturel qui les porte à tout ce qui contente les sens, qui ont des humeurs difficiles, bizarres, intraitables. Quelle peine de les réduire tous à la raison, à l’ordre & à la vertu ! Il ne faut point s’étonner de ces difficultés : les grandes choses sont toujours difficiles ; l’instruction & l’éducation des enfans sont quelque chose de si grand, & de si relevé devant Dieu, qu’il n’y a point de difficulté qu’il ne faille surmonter pour s’en bien acquiter.