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BARO-BAZ

d’un celt. *bar-no-, *bar-na, qui se rattache par métathèse à la même rac. que breut. V. ce mot.

Barô (barf, barv), s. m., barbe, corn. et cymr. barf. Empr. lat. barba avec changement de genre.

Barr, s. m., variante primitive de bâr. V. ce mot.

1 Barrad, s. m., astuce : simple prononciation divergente, avec sens légèrement modifié en conséquence. V. sous barad.

2 Barrad, s. m., dans des locutions telles que barrad glaô « grosse averse » (coup violent de pluie) : dér. de bâr, qui a le même sens dans des locutions analogues, soit « comble de l’ondée ». V. sous barr.

Barren, s. f., barre. Empr. fr. bretonisé barre. Cf. barr.

Barrez, s. f., danse de théâtre. Empr. fr. corrompu ballet[1].

Barz, s. m., chanteur public, aussi barh (V.), corn. barth « joueur [d’instrument] », cymr. bardd, « poète, prêtre », vir. bard t ir. bârd, gael. bàrd, gaul. bardos « barde » : d’une rac. qui se retrouve sûrement dans gr. φραδ-ής (phrad-ês) « sage », φράζω (phrazô) « je parle », et peut-être dans germ. (vieux saxon) grôtian « interpeller » ; cf. ag. to greet « saluer », al. grûssen.

Barzennen, s. f., verrou. Empr. fr. targette, avec initiale contaminée de barr « tige » ou barren « barre ». — Conj.

Bâs, s. m., bât. Empr. bas-lat. bastum ou fr. ancien bast.

Baskik, s. m., (petite) scrofulaire : dimin. de *bask. Empr. lat. écourté (ver)bascum « bouillon-blanc ». — Conj.[2]

Basta, bastout, vb., suffire, satisfaire. Empr. fr. ancien baster (conservé dans baste ! « il suffit, n’en parlons plus »), cf. ital. bastare.

Bastrouḷein (V.), vb., barbouiller, embrouiller, cf. br. bastroulh « souillon », fp. trouille id. f provençal mastroui ou mastroulha « manier malproprement », termes d’argot. Empr. fr., et cf. stroul.

Batalm, s. f., fronde : exactement « bâton-fronde », l’arme dont le nom technique est en fr. « fustibale ». V. sous baz et talm.

Bataraz, s. f., massue, gourdin : pour *mataraz, sous l’influence de bâz. Empr. fr. ancien matras « grosse flèche ».

Bâv, s. m. (d’où bava « stupéfier »). V. sous baô.

1 Bâz, s. f., bâton, aussi bac h (V.) : d’un celt. *battà, auquel se rattachent

  1. Pour le genre et la finale, cf. berje* et autres. L’rr analogique de barz ?
  2. Les verbascées et les scrof ularinées sont deux familles très voisines, qu’on fait parfois rentrer l’une dans l’autre. — Le lat. verbascum eût donné *gourbask *gourvask. La syllabe gour- a disparu, prise pour le préfixe augmentatif, qui n’avait pas de raison d’être en présence de la finale diminutive.