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SEÛL-SÎL

*stâ-tlà y « base, piédestal, ce sur quoi on se tient ». V. la rac. sous saô.

2 Seûl (particule superlative), d’autant [plus], corn. suel et cymr. sawl « tel », isolés : paraissent se ramener à une base celt. *stal-, contamination d’un type *sà-li- et d’un type *tà-li- (= lat. tà-li-s « tel »), tous deux construits respectivement sur les thèmes démonstratifs i.-e. *so et */o- que montre, entre autres, la déclinaison de l’article grec. V. aussi sous 1 ann.

Seûlen, s. f., seine à pêcher, mbr. seulenn id. : dissimilé pour *seun-en, dérivation singulative d’empr. lat. sagëna id. — Loth.

Seurt, s. m., espèce, qualité. Empr. fr. sorte.

Sével, vb., élever, bâtir, aussi saouein V., et cf. le ppe saouet, etc., cymr. sefyll « être debout » : dér. de mbr. saff. V. sous saô et le suivant.

Séven, adj., honnête, avenant, poli ; mbr. secen, « grand, sain, fort, bien venu », vbr. Seman n. pr. : dér. de saff. Cf. le précédent.

Sévéni, vb., accomplir [loyalement] : dér. de séven.

Sézô, s. m., sénevé. Empr. lat. altéré sesamum[1].

Siblen, s. f., cordeau. — Étym. inc.[2]

Sidan, s. m., linot : proprement duveté, soyeux », cf. cymr. sidan, « soie, duvet ». Empr. germ. (ags. sîde « soie »). Cf. 2 seiz.

Siel, s. f., sceau. Empr. fr. ancien sèel « lat. sigillum).

Sifern, s. m., rhume de cerveau, morfondure : abstrait de l’empr. fr. en-chifren-é « enrhumé du cerveau ».

Sifoc’hel, s. f., seringue, sarbacane. Empr. bas-lat. *sifoncella, dimin. dér. de siphunculus « petit tuyau », d’origine grecque.

Sigodiez, s. f., espièglerie. Empr. fr., cf. gôdisa. — Conj.

Sigur (V.), s. m., prétexte[3], mbr. sigur « sûr », corn. segyr « oisif », cymr. segur « tranquille ». Empr. lat. sēcūrus.

Sich, sij, s. m., siège. Empr. fr. ; cf. azéza et lich.

Sîl, s. f., passoire, mbr. sizl, cymr. hidl, vir. sithl-àn id. : soit un celt. *sèd-la > *sïdlà, de rac. SÊdh attestée par gr. *I6-u> (et <nî6-u>) « je filtre » ; cf. une variante radicale SEIbh dans ag. to sif-t et sieve, al. sieb « filtre », etc., et une forme plus simple encore dans lit. sè-ta-s « filtre » (accent traînant sur l’initiale), sijo-ju « je filtre », etc.[4].

  1. La nasale conservée dans séon V. < *sesano.
  2. Le visl. et al. seil « corde *> est trop éloigné, et la locution fr. ancienne a un sible (God.) « tout d’une venue » n’est pas étymologiquement éclaircie.
  3. « Ce qui couvre, met quelqu’un en sécurité, en repos ».
  4. L’s br. pour h cymr. est une grave difficulté : la conjecture d’une contamina