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les prophètes n’étaient tolérés dans ce temps-là qu’à la condition de dire comme le gouvernement, elle expia cette fantaisie par une assez longue détention.

Au bout de l’allée de cyprès, nous apercevons devant nous la sépulture du baron d’Eichtal, qui se trouve de côté sur l’avenue de l’Orangerie, et ne présente aucune inscription. Nous passons près de ce monument en montant vers la chapelle du cimetière, et nous laissons d’abord à droite le tombeau de M. ODIOT, célèbre orfèvre et constructeur de la cité qui porte son nom à Paris (30).

Quarante pas plus loin nous trouvons, derrière la chapelle Jeanniot, le petit monument en marbre blanc de Mme BARILLI, célèbre cantatrice de l’Opéra Italien (33). Cette inimitable prima dona mourut à trente-trois ans, en 1813, et fut conduite ici par un immense cortège. On a gravé sur sa tombe ces deux vers de Pétrarque, sur la fin prématurée de Laure :

O mort ! tu as imposé silence
Aux plus doux accents qu’on entendit jamais !

D’ici nous apercevons une colonne en marbre noir surmontée d’un buste de femme (35) : c’est le tombeau de Mme DORA DE STEINBERG, veuve de l’intrépide BESSON-BEY, qui tenta de sauver Napoléon en 1815 ; fut proscrit par les Bourbons ; passa au service de Méhémet-Ali, et devint grand-amiral de la flotte égyptienne.

Nous passons devant le monument de Besson-Bey,