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plus chaste et la plus attentive. Ils étaient élevés à part. Séparé dans ses études, dans le dortoir, dans toutes ses actions, l’enfant ne faisait pas un pas sans être accompagné d’un maître. Les novices et les jeunes profès avaient aussi leurs custodes, et devenaient l’objet de précautions presque égales. Une éducation aussi soignée et aussi suivie, soutenue par tant de beaux exemples, ne pouvait manquer d’enfanter des saints.



GUICHARD DE BEAUJEU.


Guichard, élu par les moines de Pontigny, ses confrères, succéda au bienheureux Hugues en 1156. Il avait été élevé dans le cloître et formé de bonne heure à l’exercice des vertus religieuses le jeune, la prière, la méditation des livres saints, partageaient le temps que lui laissait le gouvernement de son monastère. Sous un tel homme, l’abbaye de Pontigny continua de prospérer et de grandir. Le nombre des fidèles qui y accouraient pour se mettre à l’abri de la contagion du siècle allait toujours croissant. L’abbé Guichard les recevait tous, et envoyait les plus parfaits habiter ailleurs en fondant de nouveaux monastères.

Le chapitre général donna alors à l’abbaye de Pontigny la paternité de Chalisvois , qu’il ôta à l’abbaye de Bouras, parce qu’elle n’avait pas corrigé certains désordres qui y étaient arrivés.