Page:Henry - Histoire de l'abbaye de Pontigny.pdf/30

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
20
histoire.

consoler tout ce qui pleure, pour recueillir tout ce qui est repoussé du monde, et pour guérir tout ce qui souffre.

Au milieu de ses travaux apostoliques, Hugues fut élu évêque d’Auxerre : le désir de servir l’église l’emporta sur celui de la solitude. Il avait été vingt-deux ans abbé de Pontigny. Aussi zélé sur le siège d’Auxerre qu’il l’avait été dans son abbaye, il employa son crédit à étendre le règne de Dieu et à affermir son ancienne abbaye. Il eut toujours près de sa personne deux religieux et un frère convers pour donner l’hospitalité aux étrangers. Sa mort arriva en 1151. L’Église lui a donné le titre de bienheureux. Son corps fut déposé dans un cercueil de pierre, et inhumé plus tard dans le sanctuaire de la grande église de Pontigny. Il se conserva sans corruption jusqu’en 1567, lorsque les Calvinistes ou Huguenots le tirèrent de son tombeau et le brûlèrent, croyant que c’était le corps de saint Edme.

Saint Bernard employa souvent l’abbé Hugues dans des négociations importantes. Ils se joignirent ensemble pour écrire au pape Honoré II en faveur d’Étienne, évêque de Paris, et de Henri, archevêque de Sens, persécutés injustement par le roi Louis-le-Gros. Le chapitre général de l’ordre, tenu en 1127, envoya Hugues en députation vers le même roi Louis-le-Gros pour des affaires de l’ordre.

Saint Étienne, saint Bernard, Hugues et d’autres abbés composèrent alors la Carte de charité ou règlement de l’ordre : c’est sur cette base que furent appuyés ces édifices religieux qui firent, pendant plusieurs siècles,l’admiration de la chré-