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ou de quelques prérogatives particulières, tout nous imposa le devoir de n’être que les témoins de vos sages résolutions…

« Nous sommes chargés en même temps, Messieurs, et c’est pour nous la commission la plus flatteuse, de témoigner la satisfaction de Sa Majesté au chef qui vous gouverne avec tant de sagesse, de lumière et de douceur ; aux quatre premiers pères, qui ont si bien mérité de l’ordre par leur exemple, leur zèle et leur administration ; enfin à tous messieurs les abbés qui n’ont eu qu’un vœu, qu’un sentiment pour maintenir dans leurs maisons et dans l’ordre la charité qui en fait la base, et qui doit en être à perpétuité le lien.

« Votre ordre ne peut plus se borner à son institution primitive vos pieux fondateurs cherchaient des déserts, et par les travaux de leurs disciples, les solitudes se sont converties en campagnes fertiles. Ils offraient aux pauvres et aux voyageurs des instructions, des secours et des asiles. Cette charité a appelé, a enrichi des peuplades nombreuses autour de vos cloîtres ; ils conservaient, ils transmettaient dans des manuscrits précieux les monumens de notre religion, de l’histoire, des sciences et des lettres.

« Toutes les sources de vos travaux seraient-elles donc taries ? Ne resterait-il plus aux enfans de saint Étienne et de saint Bernard que la prière, l’aumône et le repos ? L’expérience vous a appris que la vie contemplative ne suffit pas à une nombreuse société. L’esprit de l’homme a besoin d’instruction et son corps d’activité. Vos illustres fondateurs, dans un siècle où l’agriculture, les sciences et les arts au-