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de l’abbaye de pontigny.

qui allait enfanter la monarchie absolue. Les abbés, et les chefs des principaux ordres religieux, comme grands propriétaires fonciers, avaient droit de délibérer et de se défendre dans les grandes assemblées du pays, tant civiles qu’ecclésiastiques ; cependant, on ne les voit plus figurer d’une manière distincte ; ils rentrent sagement dans les attributions de leur état saint. Tandis qu’ils se livrent à la prière, leurs puissans voisins convoitent leurs richesses, les droits féodaux que leur ont légués les seigneurs du pays. À l’aide de leur crédit à la cour, ils les subjuguent, et ils ne prévoient pas qu’eux-mêmes sont à la veille d’être dépouillés par la puissance royale, qui va insensiblement absorber, dans sa souveraineté immense, toutes les souverainetés locales.



JEAN V.


T. i, p. 27.Jean, dont la vertueuse jeunesse avait été enrichie dans le cloître de tous les trésors d’une éducation sainte, se distinguait par une piété tendre, une douceur, une discrétion admirable. On ne sait ni l’année, ni le jour de sa mort. Il repose dans le chapitre, près de l’abbé Symon. Les abbés de cette époque, ne le cèdent point en lumières et en vertus à ceux des premiers âges de l’abbaye. Les adversités du dehors, qui viennent si souvent mettre leur vertu à l’épreuve, les tiennent à l’abri de la vaine gloire et du relâchement.