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en a manifesté. Si elle change de vocation, elle partagera ces mêmes biens avec ses autres enfans. Celle-ci étant morte peu après, ce fut sa sœur Marie qui entra, à sa place, dans l’abbaye des Isles.

Il lègue ensuite, aux chanoines de Saint-Pierre, d’Auxerre, vingt sous de rente, dix sous au curé de Beine, et trois bichets de froment au curé de Maligny. Ces deux curés sont tenus d’appeler deux prêtres à son anniversaire et à celui de son épouse, pour célébrer chacun une grand’messe ; ils sont encore obligés de les recommander, tous les dimanches, aux prières des fidèles.

L’église de Saint-Martin de Chablis eut vingt sous de rente, monnaie de Provins, et dix sous pour distribuer aux pauvres, à chaque anniversaire. L’église de Sainte-Marie, de Châtillon, eut trente sous, monnaie de Dijon. On voit que, par une attention spéciale, Gaucher veut que le legs soit acquitté, avec la monnaie qui avait cours dans le pays où se trouvaient les légataires. Pierre de Saint-Florentin écuyer de Gaucher, eut deux arpens de lammes, ou terres fortes, pour lui et ses héritiers. Michel, son domestique, eut une terre, située vers les Bordes. Les exécuteurs testamentaires furent l’abbé de Pontigny ; Gaucher, Florence et Guy, écuyer, tous trois frères de Gaucher.

La ville de Tonnerre[1] fournit aussi des bienfaiteurs. On peut citer honorablement Luquette, veuve de Simon de Tonnerre, et Michel, son fils,

  1. On disait au treizième siècle Tornuerre, Tournuerre, Tourneurre, Tournerre. Au quatorzième siècle, on écrivait déjà Tonnerre.