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souvenir de l’accueil généreux que ses enfans avaient trouvé à Pontigny. Plus de cinquante ans après (1264), Boniface, archevêque de Cantorbéry, disait : T. ii, p. 65. « Ce qui nous a le plus frappé dans ces temps modernes, ce sont les services qui ont été rendus à nous et à nos prédécesseurs, dont la mémoire est demeurée en vénération. Allons donc offrir des remercîmens, et rendre aussi des bienfaits temporels à ceux qui nous en ont prodigué les premiers ; que notre siècle ne nous accuse pas d’ingratitude, nous qui avons d’ailleurs un si grand besoin de secours temporels et de prières. Que notre exemple et nos exhortations excitent les fidèles à soulager aussi les malheureux de leurs biens. Rappelons à notre mémoire les prodiges de charité que le proviseur du monastère de Pontigny et les frères ont exercés envers le glorieux martyr, le bienheureux Thomas, le célèbre confesseur, le bienheureux Edme et Étienne, d’heureuse mémoire, autrefois archevêques de Cantorbéry, lorsque, exilés de leur patrie, ils se présentèrent à Pontigny. Comment peindrai-je avec quelles marques d’honneur, avec quelle cordialité nous y avons tous été reçus ? C’est donc avec raison que nous nous reconnaissons redevables envers les frères qui servent Dieu dans cette abbaye. C’est pourquoi nous leur confirmons toutes les donations de nos prédécesseurs, nous leur restituons ce que le malheur des temps leur avait en partie enlevé, et nous voulons que l’église de Rumenal, sur laquelle ils ont déjà soixante marcs sterling, donnés en partie par l’archevêque Étienne, soit entièrement entre leurs mains. »