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ceux mêmes dont l’esprit semble à première vue le plus abstrait, nous voyons le constant souci des applications. Je ne parle pas de Poisson, l’évidence serait trop frappante, mais Cauchy, l’inventeur des intégrales imaginaires, revient sans cesse avec prédilection à la Physique mathématique et à la Mécanique.

Si tout à l’heure, dans cette rapide revue des Sciences, je n’ai pas parlé de la Mécanique, c’est avec intention, j’aurais eu trop à dire. La Mécanique est et doit être, pour ainsi dire, notre domaine propre. Cornu aimait à répéter que la Mécanique doit être dans l’enseignement de l’École le ciment qui en lie entre elles les différentes parties, et il avait bien raison : par un côté elle touche à la Physique, par un autre aux applications pratiques, par un autre à l’Analyse.

Eh bien, la voilà, cette marque de fabrique que je cherchais ; nos physiciens, nos mathématiciens sont tous un peu mécaniciens.

Nos jeunes Universités, comme les Universités étrangères, tiennent beaucoup à don-