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croit quelquefois, à soutenir partout nos Camarades, mais à nous efforcer toujours de nous rendre dignes d’eux.

L’usage veut que chaque Président vienne à son tour vous parler d’une des branches de notre famille commune, chacun choisissant celle qu’il connaît le mieux, et je suis naturellement amené à vous rappeler le souvenir des Savants sortis de l’École. Tout intimidé que je sois à l’idée de me faire le porte-parole de tant d’ombres illustres, je suis obligé de me conformer à cette habitude constante.

Permettez-moi d’abord de saluer ceux qui viennent de disparaître ; deux hommes dont les travaux scientifiques sont un honneur pour nous et dont le fécond enseignement a été goûté par de nombreuses générations de Polytechniciens. Tous deux ont été enlevés cette année à notre affection et à notre respect, l’un après une longue vie glorieuse et comblée d’honneurs, l’autre frappé par un coup inattendu, quand une santé apparente semblait nous promettre que nos fils profiteraient de ses leçons comme nous en avons profité nous-mêmes.