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système solaire où les molécules sont en mouvement continuel et où l’équilibre apparent n’est dû qu’à la stabilité de ce mouvement, cette théorie, dis-je, avait, quand il était jeune, tout l’attrait de la nouveauté ; elle semblait une conséquence directe de la découverte de la Thermodynamique. Il y resta attaché et d’ailleurs elle n’a pas encore fait son temps. Il fut ainsi conduit à une théorie de l’élasticité, plus générale que celle de Cauchy, qu’il avait complétée par quelques renvois de sonnette complémentaires. Cela revenait à supposer plusieurs sortes de molécules, comme seraient celles d’un mélange gazeux, et c’est ainsi que nous l’exposerions en France. Mais, même après ce perfectionnement, elle ne le satisfaisait pas entièrement, elle ne lui paraissait pas représenter convenablement les propriétés de l’éther telles qu’elles sont révélées par les phénomènes optiques. Il semble que l’éther ne résiste pas à la compression, ni à la déformation ; il veut bien se laisser comprimer ou cisailler, mais il ne veut pas tourner ; c’est le contraire de ce que fait la matière ordinaire. Et alors, Thomson