Page:Henri Poincaré - Savants et écrivains, 1910.djvu/257

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pendule horizontal, dans les conditions où l’on n’avait pas à craindre toutes les causes perturbatrices qui influent sur les marées. On n’a pas obtenu des résultats aussi extrêmes. La terre devrait se contenter de la rigidité de l’acier ; ces expériences n’en constituent pas moins une confirmation des idées de lord Kelvin.

Quittons maintenant notre terre, notre système solaire lui-même et jetons un coup d’œil sur l’ensemble de l’univers. Comment va se comporter la matière dont il est formé sous l’influence de l’attraction newtonienne. Supposons qu’à l’origine cette matière soit uniformément distribuée sur une sphère que la lumière mettrait 6.000 ans à traverser ; une molécule placée à l’origine en repos à la surface acquerrait en quelques millions d’années des vitesses énormes, et la comparaison de ces vitesses avec celles que nous observons nous force à limiter les dimensions et la densité moyenne de l’univers ; elle nous apprend en même temps que l’éther n’obéit pas à la gravitation ; et en creusant cette idée grandiose de Thomson, on apercevra la