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qui étaient encore à naître et qu’elle devançait ainsi de plus de trente ans.

Les électriciens doivent être reconnaissants à Thomson des instruments de mesure qu’il leur a donnés ; qu’on n’oublie pas ce qu’étaient, avant lui, les mesures électriques, combien elles étaient difficiles et en même temps grossières, et qu’on se rende compte du chemin parcouru !

En électrostatique, c’est à lui que nous devons l’électromètre absolu et l’électromètre à quadrants, là où on n’avait, avant lui, que l’électroscope à feuilles d'or ou la balance de Coulomb. Il nous a donné aussi des ampèremètres et des instruments se prêtant à la détermination absolue de l’ohm. Sans ces instruments, l’électro-technique n’aurait pu naître, ou elle n’aurait pu que tâtonner dans l’obscur dédale d’un empirisme grossier.

William Thomson a fortement contribué aussi à l’adoption des unités électriques absolues et du système C. G. S. ; et ce n’est pas ici qu’il convient de rappeler quels services a rendus le triomphe de ce système