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aux idées de Joule, à la suite des recherches de Rankine ; et dès l’année suivante il publiait dans les Transactions de la Société royale d’Édimbourg son grand article : On the Dynamical Theory of Heat, où il adopte définitivement les vues nouvelles sur la nature de la chaleur. Il adore ce qu’il avait brûlé, mais il a la sagesse de ne pas brûler tout à fait ce qu’il avait adoré ; il avait vu souvent les idées de Carnot, qui avaient été les siennes, confirmées par l’expérience ; ce ne pouvait être par hasard ; elles ne pouvaient plus être conservées telles quelles ; mais il fallait qu’elles continssent une part de vérité, et c’est cette part qu’il s’appliqua avec succès à démêler. Par exemple, il n’y avait pas lieu d’abandonner l’idée de l’échelle absolue des températures, conçue sous l’influence de Carnot ; il suffisait de la modifier.

Dans d’autres articles, Thomson introduisit la notion de la dissipation de l’énergie à laquelle Rankine et Clausius avaient été conduits de leur côté ; et celle de la « motivité », c’est-à-dire du travail mécanique réellement disponible représenté par la chaleur