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gique qui s’était fait lui-même ; il fut appelé en 1832 à l’Université de Glasgow comme professeur de mathématiques, c’est dans cette Université qu’il fit inscrire ses deux fils James et William, destinés tous deux à la célébrité. Bien préparés par leur père, ils ne tardèrent pas à s’y distinguer. C’est cependant à Cambridge que William prit part au concours pour le grade de senior wrangler en 1841 ; il n’obtint que le second rang ; ses juges reconnaissaient eux-mêmes que le premier n’était pas digne de tailler les crayons de Thomson, mais ils avaient la superstition des « points. » Peut-être après tout l’Angleterre diffère-t-elle moins de la France qu’un vain peuple ne le pense. La même année William Thomson obtint un fellowship à Saint-Peter’s College.

Ce fellowship est une institution qui nous étonne ; l’idée d’avoir des fonctionnaires payés pour travailler librement, pour faire ce qu’ils veulent, répugne à toutes nos traditions administratives. Mais en Angleterre et à cette époque, cette liberté était d’autant plus heureuse, que l’Université de Cambridge