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On ne peut s’empêcher de faire une autre remarque. Où faut-il aller chercher ses idées les plus profondes ? Dans ses Popular Lectures. Ces leçons ne sont donc pas de simples vulgarisations, en vue desquelles il aurait sacrifié plus ou moins à regret quelques heures prises sur un travail plus sérieux. Il ne s’abaissait pas pour parler au peuple, puisque c’est souvent devant lui et pour lui que sa pensée prenait naissance et revêtait sa forme la plus originale. C’est donc dans les mêmes pages que le lecteur novice et le savant pourront aller chercher et trouver un aliment. Comment cela se fait-il ? Cela vient évidemment de la nature de son esprit, il ne pensait pas en formules, il pensait en images ; la présence de l’auditoire populaire, la nécessité de s’en faire comprendre lui suggérait naturellement l’image, qui était pour lui la génératrice habituelle de la pensée.

William Thomson, le futur Kelvin, naquit à Belfast le 26 juin 1824 ; c’était le second fils de James Thomson, professeur à l’Institut royal Académique de Belfast. Son père, fils d’un cultivateur, était un homme éner-