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IV


En terminant cette rapide esquisse, je voudrais pouvoir caractériser en quelques mots l’esprit qui dans tous leurs travaux a animé le maître et ses disciples.

C’est d’abord un souci constant d’une parfaite rigueur.

Pour cela, Weierstrass renonce à se servir de l’intuition, ou du moins ne lui laisse que la part qu’il ne peut lui ôter. Les notions intuitives sont analysées et réduites en leurs éléments ; parmi ces éléments, les philosophes en trouveraient certainement qui conservent le caractère intuitif ; mais ceux-là sont rejetés hors du domaine des mathématiques pures, qui peuvent se développer sans eux ; les physiciens seuls auront à s’en occuper. Ceux qu’on conserve sont analysés à leur tour et cette analyse est poussée jusqu’à ce qu’on arrive à l’élément ultime, le nombre entier.

De là à l’égard de la géométrie une cer-