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ment parce que son œuvre imprimée est considérable ; c’est surtout parce que cette œuvre ne le contient pas tout entier.

Longtemps les plus importants de ses ouvrages sont restés inédits et c’était dans son enseignement oral qu’il prodiguait les trésors de sa science ; que de richesses, encore aujourd’hui, ne nous sont conservées que par la mémoire de ses auditeurs.

Heureusement les élèves se pressaient en foule autour de sa chaire et allaient ensuite porter au loin son influence. L’esprit de Weierstrass inspirait ainsi non seulement ceux qui avaient eu le bonheur d’entendre sa parole, mais ceux qui n’en avaient reçu qu’un écho indirect. Aussi, dans l’œuvre de beaucoup d’entre nous, il pourrait légitimement revendiquer une part.

Dans ses dernières années, sa santé l’avait obligé à abandonner cet enseignement ; il vieillissait entouré du respect et de l’admiration de tous, s’occupant tranquillement de la publication de ses travaux avec la joie de voir son œuvre continuée par les hommes qu’il avait animés de son esprit.