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étaient le fruit normal d’un développement naturel de la science. »

« Mais Abel, habitué à se placer toujours au point de vue le plus élevé, avait trouvé un théorème qui s’étend à toutes les transcendantes résultant de l’intégration des différentielles algébriques et qui est pour elles en quelque sorte ce qu’est celui d’Euler pour les fonctions elliptiques. Enlevé à la fleur de l’âge, il n’avait pu poursuivre lui-même sa grande découverte, mais Jacobi en avait bientôt fait une seconde non moins importante ; il avait démontré l’existence de fonctions périodiques de plusieurs arguments dont les propriétés principales sont fondées sur le théorème d’Abel et par là il avait fait connaître la véritable signification de ce théorème. »

« La représentation effective de ces grandeurs, dont l’analyse n’avait encore aucun exemple, l’étude détaillée de leurs propriétés devenait donc l’un des problèmes fondamentaux des mathématiques ; et, dès que j’en eus compris le sens et l’importance, je résolus de m’y essayer. »