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jusqu’à se confondre avec ce que nous appelons aujourd’hui le « vide interplanétaire ».

Je ne veux pas exposer ici comment ces hypothèses expliquent non seulement les mêmes faits que celle de Laplace, mais encore ceux qui ont été découverts depuis. Je ne veux pas non plus en comparer le mérite avec celui des autres explications qui ont été proposées dans ces derniers temps, par MM. Wolf et de Ligondès. Toujours est-il que c’est grâce à M. Faye que les questions cosmogoniques, si longtemps délaissées, ont rencontré de nouveau l’attention qu’elles méritent.

On voit avec quelle prodigalité Faye a semé les idées nouvelles. Ce n’est pas là toute son œuvre, et je devrais parler par exemple du rôle qu’il a joué dans la préparation de toutes les grandes entreprises astronomiques et géodésiques : passage de Vénus, différences de longitude, mesure de la nouvelle méridienne de France, révision de l’arc de Quito.

Sa carrière fut heureuse. Ses beaux travaux et son talent étaient admirés de tous et son caractère désarmait les jalousies que ses succès auraient pu faire naître.