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terrestres ; la différence de rotation des divers parallèles solaires s’expliquait par des courants assimilables à nos alizés, dus à des causes différentes, sans doute, puisque les nôtres sont produits par la chaleur d’un soleil extérieur, mais dont sa théorie solaire lui semblait bien rendre compte.

Il s’intéressait beaucoup à la géodésie et il y trouva l’occasion d’une autre hypothèse féconde. On avait observé que les mesures du pendule donnaient toujours des résultats trop faibles sur les continents et trop forts sur les îles. Faye a donné de ce fait une formule frappante, tout se passe comme si les masses continentales n’existaient pas ; il en a donné en même temps une explication plausible. Les mers étant une cause de refroidissement, le globe se serait refroidi plus vite sous les mers ; la croûte solide serait donc plus épaisse sous les océans que sous les continents ; c’est ainsi que se seraient formées sous les continents des sortes de cloches où les gaz se seraient accumulés au-dessus de la masse liquide interne. Ces vides compenseraient alors l’effet de l’attraction