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plie. Aussi, dans l’impossibilité de tout dire, je serai très bref.

Depuis un an, la Société a été cruellement éprouvée ; deux de nos anciens présidents nous ont été enlevés, l’un, M. Cornu, en pleine jeunesse, en pleine santé apparente, par une catastrophe soudaine et imprévue ; l’autre, arrivé au terme d’une longue et glorieuse carrière et après une belle vie consacrée au culte de la Science. Mais en le voyant si vert et toujours si pareil à lui-même, nous nous étions tout doucement habitués à penser que la mort l’avait oublié, de sorte qu’à la fin, le second malheur qui nous a frappés ne nous a pas moins surpris que le premier.

Plus que personne, M. Faye était capable de ces patients travaux de précision qui s’imposent à tous les astronomes et, sous ce rapport, il a fait ses preuves ; mais ce que nous devons surtout voir en lui c’est un semeur d’idées ; c’est par là avant tout que sa mémoire vivra. Beaucoup n’estiment que les résultats qu’ils appellent solides et font peu de cas de ces édifices qu’ils jugent trop brillants pour n’être pas fragiles. Ils ont tort :