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moyen âge ; il nous a montré comment la science est née de la magie et combien elle a eu de peine à se séparer de sa mère.

Ces vieux textes, dont les auteurs ne se sont pas toujours souciés d’être clairs, n’exigent pas seulement pour être compris des connaissances philologiques ; ils ne sont accessibles qu’à un savant ; les traductions que nous en ont données les profanes ne sont pas plus intelligibles que l’original. Un homme comme Berthelot, à la fois chimiste et grécisant, pouvait seul résoudre ces problèmes.

Ils l’ont beaucoup intéressé dans les dernières années de sa vie. Pour faire revivre la chimie des anciens, il a analysé des métaux et divers produits industriels remontant aux premières dynasties égyptiennes. Quelques semaines avant sa mort, il se préoccupait de faire revenir du Maroc des manuscrits où se trouvent reproduits les écrits de quelques alchimistes arabes.

Enfin Berthelot fut un grand philosophe ; dans tout ce qu’il a fait, on retrouve des traces de cette tendance. C’est par là que son œuvre