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sont plongés et ils s’en servent pour fabriquer des composés plus complexes. Par quel mécanisme ? Et, en particulier, d’où tirent-ils l’azote ? Ils ont à leur disposition un réservoir immense de ce gaz qui est l’atmosphère ; mais savent-ils s’en servir, ou ne peuvent-ils utiliser, comme on l’a cru longtemps, que l’azote déjà combiné ? La question paraît résolue aujourd’hui et il semble que les plantes empruntent directement l’azote à l’atmosphère par deux procédés, où le rôle des microorganismes est prépondérant. Les expériences de Berthelot ont mis l’un d’eux en évidence et montré l’importance des microbes contenus dans la terre végétale.

On trouvait chez Berthelot ce qu’on ne trouve plus guère chez les savants d’aujourd’hui, ce qu’on ne trouvera peut-être plus du tout chez les savants de demain : une connaissance approfondie des langues classiques et de l’antiquité.

C’est grâce à cela qu’il ne fut pas seulement un savant, mais aussi un historien de la science ; il nous a fait connaître les anciens alchimistes, ceux de la Grèce et ceux du