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savants et écrivains

Il y a vingt ans que vous êtes des nôtres ; vous étiez déjà illustre alors, et depuis longtemps, car vous l’avez été de bonne heure.

C’était justice. — L’algèbre vous devait de beaux théorèmes sur les groupes de Galois, la géométrie d’importants travaux sur la théorie des surfaces, la mécanique d’ingénieuses applications de la méthode de Jacobi.

Et ces innombrables petits problèmes résolus au jour le jour et si élégamment que l’on songe aux Éléments d’Euclide et au livre des Principes !

Et ce grand Traité de calcul différentiel et intégral, si précieux pour tous les analystes !

J’allais oublier vos idées sur la similitude en mécanique, idées simples et fécondes qui devaient engendrer bientôt le système moderne des unités électriques. C’est là un enfant qui, malgré ses retentissants succès, ne vous a peut-être pas toujours donné complète satisfaction, mais que vous chercheriez vainement à renier.

Qu’on me permette d’insister un peu plus