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ne peut rebuter ; c’est pourquoi lui seul pouvait entreprendre et mener à bien la grande œuvre de sa vie : son Traité de Mécanique céleste.

Quand, au commencement de ce siècle, Laplace écrivait son immortel Ouvrage, il nous donnait un résumé fidèle et complet de l’état de l’Astronomie mathématique.

Les progrès de la Science ont été d’abord assez lents et le monument élevé par Laplace n’a longtemps reçu que de légères additions qui n’en rompaient pas l’ordonnance.

Il y a quinze ans, il n’en était déjà plus de même, et la Mécanique céleste attendait, pour ainsi dire, un nouveau Laplace, qui sût, non certes, faire oublier le premier ni dispenser de le lire, mais le compléter et continuer son Œuvre.

Tisserand ne croyait certainement pas avoir égalé son modèle ; et pourtant sa modestie avait peut-être tort. Si Laplace a des qualités propres, qui ne seront jamais surpassées, par exemple je ne sais quelle ampleur de pensée et de style, Tisserand ne le rappelle-t-il pas par la concision et l’élé-