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II


Sa franchise et sa loyauté le faisaient estimer de tout le monde.

Sa bienveillance n’était pas banale, mais elle le faisait aimer de ceux qui avaient su la mériter. Aussi ses amis étaient fiers de son amitié, et, sûrs de pouvoir compter sur lui, lui étaient très attachés.

Sa critique était redoutée, parce que son jugement n’hésitait jamais et que sa raillerie était spirituelle et mordante. Je ne crois pas pourtant qu’elle lui ait fait d’ennemis ; car on le savait indulgent pour les personnes et uniquement inspiré par le souci de la Science.

Il se faisait, de ce que doit être un savant et de ce que doit être l’Académie, l’idéal le plus élevé. C’est pourquoi il semblait quelquefois si sévère pour les œuvres médiocres ; c’est pourquoi, aussi, ses votes n’étaient jamais dictés par des considérations mondaines ou personnelles.