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d’écarter de quelques millimètres les deux lentilles de flint et de crown dont il se compose. Ce fut à l’occasion du passage de Vénus qu’il eut cette idée si simple et si utile aux astronomes.

Ce n’est d'ailleurs pas là le seul service qu’il ait rendu à l’Astronomie ; il a inventé une méthode photométrique pour l’observation des éclipses des satellites de Jupiter.

L’observation de ces éclipses est le meilleur moyen de connaître l’heure de Paris, sinon pour les marins, dont les chronomètres se dérangent rarement, au moins pour les explorateurs des continents. Mais l’instant où le satellite s’éteint est difficile à apprécier ; sa lumière décroît graduellement ; à quel instant disparaît-il ? Cela dépend de la puissance de l’instrument avec lequel on l’observe et, même avec un même instrument, deux observateurs qui n’ont pas la même acuité visuelle en jugeront différemment. Ne vaut-il pas mieux, au lieu de guetter une extinction impossible à saisir, observer le moment où l’éclat du satellite prend une valeur donnée ? Telle est, en quelques mots,