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choisir un président pour recevoir dignement nos hôtes de 1900, c’est à lui que tout naturellement tous ont songé. Nul n’aurait présidé avec plus d’autorité ces débats, où nous avions convié tant d’illustres savants étrangers.

Il était désigné par sa gloire incontestée, qu’avait consacrée le suffrage de tant d’Académies étrangères, par l’étendue et la sureté de sa science, par la justesse de son esprit. Partout on l’écoutait avec profit parce qu’il savait beaucoup, et on l’écoutait avec plaisir, parce qu’il savait dire.

Qui ne se rappelle avec quelle limpidité il exposait ses découvertes, soit à l’Académie, soit à la Société de Physique, soit à la Société internationale des Électriciens ; avec quelle chaleur aussi et surtout avec quelle élégance ? Il était aussi jaloux d’une clarté impeccable en face de ses collègues qu’en face de ses élèves. Faire autrement eût été pour lui une souffrance; car ses goûts d’artiste se retrouvaient partout, chez le penseur, chez l’expérimentateur, chez le professeur.

Quand il imaginait ou qu’il construisait un