Page:Henri Poincaré - Savants et écrivains, 1910.djvu/119

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il est triste de penser que Laguerre ne put jouir que pendant peu de temps de cette double et légitime récompense. Il eut encore le temps, cependant, dans les quelques leçons qu’il fit au Collège de France, d’exposer sous un jour tout nouveau cette belle théorie de l’attraction des ellipsoïdes, qu’il avait complétée par ses travaux personnels. Il siégea à peine à l’Académie des Sciences. Les examens d’entrée à l’École Polytechnique l’en éloignèrent d’abord, puis la maladie l’obligea à quitter toutes ses occupations.

Sa santé, qui avait toujours été délicate, usée par un travail incessant et opiniâtre, était irrémédiablement perdue. Malgré les soins pieux dont Laguerre était entouré, le mal fit pendant six mois de continuels progrès. Il mourut, le 14 août 1886, dans sa ville natale, à Bar-le-Duc.

Il sera regretté non seulement de ses amis, mais de tous les hommes qui s’intéressent à la Science et qui savent combien de secrets il a emportés dans la tombe.