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conduire. Il ne communiqua donc ses résultats qu’un à un, avec sobriété, presque avec avarice.

Difficile à satisfaire, il ne voulait rien livrer que de parfait. Ce n’est qu’en 1870 qu’il fit, à la salle Gerson, un cours public, où il exposa ses vues d’ensemble sur l’emploi des imaginaires en géométrie et dont les premières leçons furent seules publiées.

Aucune des ressources nouvelles de la Géométrie supérieure ne lui fut étrangère ; il en créa quelques-unes ; il les mania toutes avec habileté et bonheur. Les résultats sont trop nombreux pour que je puisse songer à les analyser ou même à les énumérer tous. Sur cent quarante Mémoires qu’il nous a laissés, plus de la moitié sont des travaux de géométrie et marquent la place qu’a tenue Laguerre dans ce mouvement dont j’ai parlé plus haut et d’où est sortie la géométrie nnoderne.

Laguerre ne se borna pas à l’étude de la géométrie pour laquelle il eut toute sa vie une prédilection ; il s’intéressa aussi à ces généralisations de la notion de nombre qui