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III
introduction

sinon à l’altérer, tout au moins à la taire ? Eh bien, non ; en relisant ces pages dont quelques-unes sont déjà anciennes, il me semble que je n’aurais rien à en retrancher, rien à y changer, et peu de chose à y ajouter. Le ton seul gagnerait à être un peu plus varié ; il ne suffit pas de dire toujours la vérité, le lecteur préférerait qu’on ne la dît pas toujours de la même manière. Mais s’il veut se donner la peine d’y regarder d’un peu près, il verra que cette monotonie n’est qu’apparente, que ces hommes, tous dignes de louanges, étaient fort différents les uns des autres et que l’éloge qui convenait à l’un, n’aurait pu convenir à l’autre. Il pourra même deviner de quelle manière un homme de mauvaise humeur aurait dit cette même vérité que j’ai exprimée d’une façon différente, et j’ose espérer qu’il préférera la mienne.

Est-ce à dire que les savants n’aient pas de défauts ? N’en croyez rien ; dans cette préface même, j’aurai l’occasion d’en signaler