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Il n'y a donc plus d'inversion. J'ai dit plus haut que, parmi les quantités qu'on est amené à envisager en mécanique, il faut distinguer les coordonnées, les vitesses et les moments, et l'on peut résumer la discussion qui précède en disant que l'inversion dans l'expérience de Bjerknes provient de ce qu'on a représenté les charges électriques par des vitesses, tandis qu il fallait les représenter par des moments. APPLICATION A L'ÉLECTRODYNAMIQUE 456. — Appliquons les mêmes principes à l'appareil de Lord Kelvin, et pour cela rappelons d'abord quelles doivent être les bases de toute théorie dynamique du champ électrodynamique. Nous n'avons qu'à nous reporter à un chapitre célèbre du grand traité d'électricité de Maxwell, 4° partie, chapitre VI, article 568. Il convient de supposer que l'énergie électromagnétique du champ représente la force vive T de l'éther ; l'état du système est défini par un certain nombre de paramètres à variation lente qa qui définissent la position relative des deux circuits, et par deux paramètres à variation rapide qb et qc. L'hypothèse admise par Maxwell, c'est que les intensités des deux courants ne sont autre chose que les dérivées q'b et q'c de ces paramètres. Ce sont donc des vitesses. Nous exprimerons donc T en fonction des intensités et des qa, c'est-à -dire de q'b, de q'c et des q, ; l'équation (4) nous don- nera alors, D'autre part, q'b et q'c étant des vitesses et non des moments, ne se conserveront pas constantes s'il n'y a pas d'intervention extérieure. Les intensités des courants ne peuvent donc demeurer constantes si une cause extérieure ne les maintient pas ; et c est en effet ce qui arrive ; cette cause extérieure nécessaire pour entretenir l'intensité du courant, c'est l'énergie fournie par la pile. Je précise davantage ma pensée; quand même la position rela- tive des deux circuits ne varierait pas, les courants ne pourraient