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comme je l'ai dit plus haut, que son imitation est imparfaite ; deux sphères pulsantes dont la phase est la même sont assimi- lables à deux conducteurs portant de l'électricité de même nom ; deux sphères dont la phase diffère de sont assimilables à deux conducteurs portant de l'électricité de nom contraire ; mais deux sphères dont la différence de phase n'est ni o ni 7t ne sont assimi- lables à rien. L'imitation serait bien plus parfaite si le mouvement des sphères était continu au lieu d'être alternatif ; si le rayon de chaque sphère variait toujours dans le même sens avec une vitesse uniforme. Seulement il faudrait que le rayon des sphères fut assez grand, la vitesse de pulsation assez lente, la durée de l'expérience assez courte pour que pendant cette durée, les varia- tions du rayon fussent négligeables. Ces conditions sont difficile- ment réalisables si l'on veut que les actions mutuelles des sphères soient sensibles. Si elles l'étaient cependant, on se rapprocherait des conditions de la théorie de Fresnel adaptée et on s'affranchi- rait de la difficulté relative de la phase que je viens de signaler. Une difficulté capitale subsisterait encore pourtant; les effets hydrodynamiques sont bien l'image des effets électrostatiques, mais ils en sont une image renversée. Deux sphères de même phase s'attirent, tandis que deux corps portant de l'électricité de même nom se repoussent. Il y a inversion. Les phénomènes électrodynamiques de même que les phéno- mènes électrostatiques, sont susceptibles d'une imitation hydro- dynamique. Lord Kelvin dans ses Popular lectures parle d'un projet de modèle hydrokinétique dont je voudrais rappeler suc- cintement les principes. Imaginons que dans un liquide indéfini soient plongés deux corps solides C et C dont la forme sera annulaire ; chacun de ces corps sera formé d'un fil de faible section qui sera recourbé de façon que ses deux extrémités se rejoignent ; on obtient ainsi une sorte d'anneau fermé. Soient u, v, iv les composantes de la vitesse d'une molécule liquide et envisageons l'intégrale (udx + vdy + wdz),