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l'une sur l'autre deux sphères, dont les pulsations ont même période, de plus les pulsations ont toujours même phase, ou bien phase opposée, de telle façon que la différence de phase est tou- jourségaleàoouàtt. En se restreignant ainsi, il représente les phénomènes élec- triques au signe près; il serait arrivé sans cela à des lois beau- coup plus compliquées; supposons, par exemple, trois sphères pulsantes A, B et C ayant même période, mais ayant respective- ment pour phase o, — etiz; An'agiraitpassurB,niBsurG; mais A agirait sur C. On n'a plus du tout la reproduction des lois de l'électrostatique. Or si l'on admet que l'électricité est due à de semblables oscillations, on pourra supposer a la rigueur que ces oscillations aient toujours même période ; mais il n'y a aucune raison pour (lue la différence de phase soit toujours o ou . Bjerknes était bien forcé de donner à ses sphères un mouve- ment alternatif, mais l'éther indéfiniment compressible de la théorie de Fresnel adaptée, nous donne l'image de sphères pulsantes dont la contraction ou la dilatation durerait indéfi- niment et pour ainsi dire de sphères pulsantes de période infinie. Les attractions électrostatiques seraient donc immédiate- ment expliquées, s'il ne restait la difficulté du changement de signe. Elle n'est pas insurmontable et nous y reviendrons. Voici maintenant la signification des équations (4) ; adoptant l'hypothèse d'Ampère je suppose μ == i. D'où provient le terme en A qui s'introduit dans les milieux conducteurs ? L'interpréta- tion en est aisée ; dans les conducteurs qui sont le siège d 'un courant voltaïque, il y a réellement un courant continu d 'éther; il y en a un aussi à travers les diélectriques dans un champ élec- trique ainsi que je l'ai dit plus haut ; mais tandis que l 'éther pourrait se déplacer à travers les diélectriques sans subir aucun frottement, il frotterait sur la matière des conducteurs, et ce serait la force vive détruite par ce frottement qui se transforme- rait en chaleur et qui échaufferait le circuit voltaïque. Parmi les mouvements dont l'éther peut être le siège, il y en a qui ne provoquent aucune résistance élastique ; ce sont des