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et en faisant de plus h — o, on retrouvait le triplet de Zeeman. Mais a-t-on droit de faire h = o ? — Non, car l'équation h= — Z. est une véritable équation de liaison entre les mouvements de l'éther et ceux des ions : h ne peut s'annuler qu'en même temps que Z. 430. — Il s' ao-issait donc de modifier la théorie de Lorentz, en imaginant des hypothèses supplémentaires. C'est ce que Lorentz a fait lui-même en imaginant la théorie des ions com- plexes, qui n'est qu'une généralisation de sa première théorie. Je dois ajouter que dans un travail récent, M. Lorentz a cherché à rendre compte du triplet et à échapper aux objections précé- dentes. Pour cela, il a fait des hypothèses particulières sur la grandeur des coefficients. Le raisonnement précédent subsiste et pour un champ infiniment petit, le dédoublement de la raie est encore infiniment petit d'ordre supérieur ; mais le triplet peut se produire pour un champ fini et on peut faire des hypothèses parfaitement admissibles et pour lesquelles un champ de 20 000 à 3o ooo unités donnerait un triplet sensible. On n'a pas le droit de faire h — o,puisqu'onah=— Z; mais l'action de l'éther sur la matière, grâce aux hypothèses faites, est assez faible pour être négligée en première approxi- mation, de sorte que tout se passe comme si l'on avait h — o. La théorie de Lorentz rendrait ainsi compte du triplet ; mais l'expérience nous ayant appris qu'il n'y a pas de triplet, mais un quadruplet, il n'en faut pas moins avoir recours aux ions com- plexes. Il n'y a donc pas lieu d'insister davantage sur ces hypothèses. Nous allons maintenant examiner cette théorie des ions com- plexes pour voir dans quelle mesure elle est conforme aux faits observés. THÉORIE DES IONS COMPLEXES 431. — Les ions simples que nous avons considérés jusqu'à présent se ' comportaient comme des points matériels; nous