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CHAPITRE VI PHÉNOMÈNES OPTIQUES DANS UN CORPS EN MOUVEMENT 402. — Le plus important de ces phénomènes c'est l'aberra- tion astronomique. Ce phénomène met en évidence le mouve- ment relatif de l'éther et du milieu pondérable qu'il pénètre. Rappelons en quelques mots en quoi il consiste. Dirigeons une lunette vers un astre quelconque : on aura l'image de cet astre dans le plan focal de cette lunette ; seule- ment, comme la vitesse de la lumière n'est pas infinie et comme la terre se meut par rapport à cet astre, cette image et l'astre lui-même ne seront plus dans la direction de l'axe optique de l'instrument : l'angle de la position réelle de l'astre et de son image dans la lunette (angle qui peut aller jusqu'à 20") est préci- sément ce qu'on appelle l'aberration astronomique. On voit que ce phénomène ne pourrait exister s'il n'y avait pas de vitesse relative de la terre par rapport aux ondes lumineuses. Fresnel a montré que le mouvement de la terre n'a pas d'in- fluence sur la réflexion et la réfraction (1). Il imagina l'hypothèse suivante : il suppose que dans les milieux réfringents autres que l'air et le vide, il y a entraînement partiel des ondes. Pour voir la valeur du coefficient de cet entraînement, appelons la den- sité de l'éther et soit d la densité d'un milieu réfringent quelcon- que ; la fraction d'éthcr entraînée est d'après Fresnel (1) Voir pour plus de détails, H. POINCARÉ, Théorie mathématique de la lumière, t. 1. p. 385, n" 285.