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CHAPITRE IV DIÉLECTRIQUES 366. — Lorentz considère la masse des diélectriques parse- mée de particules chargées — d'ions — comme celle des con- ducteurs. Mais tandis que dans ces derniers, chacune de ces par- ticules pouvait se déplacer librement en allant à toutes distances, dans les diélectriques, au contraire, elles ne peuvent s'écarter (lue très peu de leur position d'équilibre, car dès qu'elles s'en éloignent, une force antagoniste due a l'action des particules voisines tend à les y ramener. Cette force est proportionnelle à l'écart si cet écart est petit. Dans la théorie de Lorentz. comme du reste dans toutes les théories des diélectriques, l'état d'un diélectrique peut être com- paré a l'état d'un aimant. Quand le diélectrique est placé dans un champ électrique, les particules s'écartent alors de leur posi- tion d'équilibre formant des petits couples de deux particules chargées d'électricité contraires : le diélectrique est polarisé. Chaque couple de deux particules chargées d'électricités con- traires, ou plutôt chaque élément diélectrique pour abréger le langage, est assimilable à un petit aimant, et de même qu'un aimant est un assemblage d'éléments magnétiques, un diélec- trique sera un assemblage d'éléments diélectriques. L'état d'un diélectrique polarisé est donc assimilable à celui d'un aimant. Les principes de la théorie des aimants seront donc applicables aux diélectriques. Rappelons en quelques mots ces principes. 367. Potentiel magnétique. — Maxwell désigne les compo-