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Cela étant établi, l'équation (4) peut s'écrire, Le facteur ~—— - qui figure au second membre de cette rela- tion, représente la conductibilité spécifique du milieu conduc- teur ; on voit donc que le coefficient de conductibilité est propor- tionnel au coefficient de frottement A. Le terme qui est entre crochets représente la force électromotrice, ou plutôt sa projec- tion sur l'axe des x. 363. — Ce résultat m'inspire deux réflexions. 1° D'abord, nous voyons que l'action mécanique dépend de la somme des actions mécaniques subies par les particules posi- tives et par les particules négatives à l'intérieur du conducteur, La force électromotrice, qui tend à écarter les particules posi- tives et les particules négatives, ne dépend, au contraire, que de la différence des actions qui s'exercent sur les particules posi- tives d'une part, et sur les particules négatives d'autre part. 2° Le terme ~f est ce que nous avons appelé la force élec- IV o trique ; nous voyons alors que la force électrique diffère de la force électromotrice : la force électromotrice contient en plus le ternie (1 y — ). Dans la théorie de Hertz, il y avait, au con- traire, identité parfaite entre la force électrique et la force élec- tromotrice : c'était la même force qui exerçait'les actions méca- niques et produisait les courants de déplacement. Pourquoi n'y a-t-il pas égalité dans la théorie de Lorentz, en- tre ces deux forces? C'est parce que les courants de convection sont dus au mouvement des particules qui subissent deux sortes d'actions mécaniques : 1° L'action du champ électrique, parce que les particules por- tent une charge électrique ; 2° L'action du champ magnétique, parce que les particules su- bissent des courants de convection.