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CHAPITRE III THÉORIE DE LORENTZ CONDUCTEURS 330. — La théorie de Hertz est, comme nous l'avons vu, par- faitement cohérente ; mais si elle rend compte des phénomènes électriques elle ne rend pas compte de certains phénomènes opti- ques et en particulier des phénomènes optiques en mouvement (entraînement partiel des ondes lumineuses, aberration astrono- mique, etc.). En revanche, elle est parfaitement en accord avec le principe de la conservation de l'énergie, avec le principe de la conservation de l'électricité et du magnétisme, et avec le prin- cipe de l'égalité de l'action et de la réaction. Nous allons, maintenant, exposer une nouvelle théorie électro- dynamique qui explique assez bien les phénomènes optiques qui ne pouvaient pas être expliqués par la théorie de Hertz, mais qui, malheureusement, n'est pas conforme au principe de l'égalité de l'action et de la réaction : c'est la Théorie de Lorentz. Avant d'entrer dans l'étude détaillée de cette théorie nous al- lons commencer par énumérer les hypothèses fondamentales de Lorentz. 331. Hypothèses fondamentales. — D'après Lorentz : 1° Il n'y a pas de magnétisme : les apparences de magnétisme sont dues aux courants particulaires d'Ampère. 2° Il n 'y a pas de courants de conduction : l'électricité adhère à la matière. Les phénomènes électriques sont dus a certains pe- tits corps matériels, extrêmement tenus et chargés d'électricité, que Lorentz appelle ions ou électrons. Ces molécules matérielles sont des corps solides qui se déplacent sans se déformer ; les charges électriques sont portées par ces molécules dont elles