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La première hypothèse, celle du rayonnement indéfini, est contredite par l'expérience, puisque avec un courant permanent la chaleur produite dans les conducteurs est l'équivalent de l'énergie voltaïque de la pile. Il est vrai de dire que l'expé- rience seule nous l'a appris. Quant à la seconde hypothèse, non seulement elle n'est pas à rejeter, mais il y a certainement à tenir compte de la force vive communiquée à l'éther, sous peine de ne pas tenir compte des faits. En la négligeant on s'expose a l'erreur. On pourrait varier les objections à l'infini, et l'on serait conduit à des conjectures plus ou moins invraisemblables qu'il faudrait rejeter l'une après l'autre. C'est en quoi M. Bertrand a raison de dire que l'expérience seule pouvait montrer que les lois de Joule, de Faraday et de Ohm sont encore applicables aux courants qui travaillent. 252. — Nous allons prendre comme point de départ ce fait expérimental ; et, de plus, nous admettrons que l'éther a une énergie électrocinétique constante quand le courant est constant, mais variable avec l'intensité du cou- rant. Mais nous devons emprunter plus encore a l'expérience. Soient deux circuits fermés C et C', parcourus par des courants i et il, l'expérience montre que quand i' varie, il en résulte dans C di' une force électromotrice A , A étant un coefficient d'induc- tion de C7 sur C, coefficient indépendant des intensités. Si C' se déplace et est parcouru par un courant constant il, si au bout du temps dt, C prend une position infiniment voisine Cff, le dépla- cement du circuit de C' en C" pendant le temps dt produit une dB dB , . force électromotrice i' ~ étant aussi un coefficient ne dépendant que des conditions géométriques des deux circuits. Ici se présente une hypothèse toute naturelle, il est vrai, mais qui a besoin d'être confirmée par l'expérience ; soient A