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l'aiguille du galvanomètre dévier. Pour la plupart des métaux et pour un. champ magnétique traversant le plan de la figure d'avant en arrière la déviation du galvanomètre indique que le courant qui traverse cet instrument va de C en D dans la branche trans- versale du conducteur ; le courant AB paraît donc entraîné sui- vant la direction de la force électromagnétique qui s'exerce sur le conducteur lui-même. Pour le fer, la déviation de l'aiguille du galvanomètre et, par suite, le courant dérivé changent de sens ; néanmoins on peut encore dire que le courant est entraîné suivant la force magnétique, puisqu'à l'intérieur d'une lame de fer, par suite de l'aimantation sous l'influence du champ exté- rieur, le sens des lignes de force et la direction de la force ma- gnétique ont changé de signe. Ces faits peuvent évidemment s'interpréter en admettant qu'une force électromotrice prend naissance sous l'action du champ magnétique et qu'elle est dirigée suivant la force magnétique qui agit sur la matière pondérable du conducteur. Quant à sa grandeur, comme l'effet observé est toujours très petit, on peut admettre qu'elle est proportionnelle à la force magnétique. Toutefois cette explication est peu satisfaisante, car elle devrait s'appliquer à tout conducteur quelles que soient ses dimensions, et le phénomène de Hall ne se produit plus dès que l'épaisseur de la lame dépasse quelques dixièmes de millimètre. D'ailleurs, elle a été mise en doute par des expériences récentes, notam- ment par celles de M. Righi et M. Leduc, qui ont montré qu'une hétérotropie spéciale du conducteur sous l'action du champ était la meilleure explication des faits. 236. — Quoiqu'il en soit, M. Rowland adopte l'hypothèse de la production d'une force électromotrice et suppose qu'une force électromotrice du même genre se développe dans un milieu non conducteur placé dans un champ magnétique lorsque ce milieu est parcouru par les courants de déplacement résultant de la propagation de la lumière. C'est d'ailleurs cette même force électromotrice que M. Potier introduit au moyen d'hypothèses plus acceptables que celles de M. Rowland. Cette force électromotrice étant proportionnelle à la force électromagnétique et ayant même direction que celle-ci, nous