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insister assez longuement sur cette partie de la science. Je ne voulais pas conserver à la définition du déplacement électrique cette sorte d’indétermination qui est la cause de toutes ses obscurités ; je ne voulais pas non plus, en précisant la pensée de l’auteur, la dépasser et par conséquent la trahir.

J’ai pris le parti d’exposer successivement deux théories complètes, mais entièrement différentes. J’espère que le lecteur distinguera ainsi sans peine ce qu’il y a de commun à ces deux théories et par conséquent ce qu’elles contiennent d’essentiel. Il sera averti en outre qu’aucune des deux ne représente le fond des choses. Dans la première j’admets l’existence de deux fluides, électricité et fluide inducteur, qui peuvent être aussi utiles que les deux fluides de Coulomb, mais qui n’ont pas plus de réalité objective. De même l’hypothèse de la constitution cellulaire des diélectriques, n’est destinée qu’à faire mieux comprendre l’idée de Maxwell en la rapprochant des idées qui nous sont plus familières. En agissant ainsi, je n’ajoute rien à la pensée de l’auteur anglais et je n’en retranche rien non plus ; car il importe d’observer que Maxwell n’a jamais regardé « what we may call an electric displacement » comme un véritable mouvement d’une véritable matière.

Je suis très reconnaissant à M. Blondin qui a bien voulu recueillir et rédiger les leçons que j’ai professées pendant le semestre d’été de 1888, ainsi qu’il l’avait déjà fait pour celles que j’avais consacrées à l’optique physique.