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215. — Mais, si la concordance de la formule (I) avec l'expé- rience justifie l'introduction des dérivées —— et —-— dz2dt dans les seconds membres des équations du mouvement d'une molécule d'éther, aucune considération théorique ne préside au choix de ces dérivées, à l'exclusion des autres ; on ne possédait donc pas encore de théorie de la polarisation rotatoire magné- tique. Il est vrai que Airy n'avait pas proposé ses formules comme donnant une explication mécanique de la rotation du plan de polarisation mais seulement, dit-il, « pour faire voir qu'elle peut être expliquée par des équations qui semblent de nature à pouvoir se déduire de quelque hypothèse mécanique plausible, quoique l'on n'ait pas encore formulé cette hypo- thèse. » Quelques années avant les expériences de Verdet, M. Ch. Neu- mann (') avait tenté de combler cette lacune. Neumann suppose que les molécules du fluide électrique des courants particulaires qui, d'après Ampère, prennent naissance a l'intérieur d'un corps aimanté agissent sur les molécules d'éther ; en outre il admet que ces actions réciproques, comme celles qui s'exercent entre deux molécules électriques dans la théorie de VVeber, sont modi- fiées par le mouvement relatif de ces molécules. Il résulte de ces hypothèses qu'une molécule d'éther est soumise non seulement aux forces résultant de l'élasticité de l'éther,mais encore à des forces, variables avec le temps, provenant des actions des molé- cules électriques voisines. Neumann démontre que la résultante de ces dernières forces est à chaque instant proportionnelle à la vitesse de la molécule d'éther et à la force magnétique et perpendiculaire au plan de ces deux directions. Par conséquent, si nous considérons une onde plane se propageant suivant la direction du champ magnétique, et si nous prenons le plan des xy parallèle à l'onde, les composantes suivant les axes des x et des y, de cette résultante auront respectivement pour valeurs (') Die magnetische Drehung der Polarisationsebene des Lichtes. Halle, 1863.