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électrostatiques s'accordait mal avec l'hypothèse fondamentale de la localisation de l'énergie dans le milieu diélectrique. Les pres- sions électrodynamiquess'interprètent plus facilement et dans un mémoire publié dans le Philos ophical Magazine(1), Maxwell en a donné une explication qui présente un certain intérêt. L'énergie électrodynamique d étant supposée de l'énergie kinétique nous pouvons regarder le milieu dans lequel s'effectuent les phénomènes électrodynamiques comme constitué par des molécules animées de mouvements de rotation. Si ', ',' sont les composantes du mouvement de rotation d'une des molé- cules supposée libre, l'énergie kinétique résultant de ce mouve- ment est proportionnelle à -—. Il est donc possible d'identifier l'expression de l'énergie électrodynamique avec celle de l'énergie du milieu tourbillonnant en prenant les composantes de la rotation proportionnelles à celles de la force électromagné- tique. La direction de cette force devient alors celle de l'axe de rotation de la molécule. Si nous supposons cette molécule sphérique, elle tendra à s'aplatir aux pôles et à se renfler à l'équateur. Un élément de surface perpendiculaire à l'axe de rotation se trouvera sollicité par une force normale dirigée vers le centre de la molécule; au contraire, un élément situé sur l'équateur parallèlement à l'axe subira une force normale dirigée vers l'extérieur de la molécule tournante. Comme l'axe de rotation a même direction que la force magnétique, un élément perpendiculaire à cette force est donc soumis h une tension, tandis qu'un élément parallèle est soumis à une pression. La différence algébrique entre les valeurs de cette pression et de cette tension est due à la force centrifuge ; elle est proportionnelle '2+'2+'2 ,c'est-à -dire au double de l'énergie kinétique. Nous retrouvons donc bien les résultats du paragraphe 307. Dans son mémoire, Maxwell suppose que la rotation des molé- cules magnétiques se transmet de l'une à l'autre au moyen d'un mécanisme de connexion formé de petites molécules sphériqucs (i) Phil. Mag., années 1861 et 1862,