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lumière peuvent se déduire des équations du champ magnétique. Dans une note publiée dans la traduction française du traité de Maxwell (t. II, p. 007) M. Potier a montré qu'on retrouve ainsi les formules données par Fresnel pour la rèflexion vitreuse et celles de Cauchy et Lamé pour la réflexion métallique. Ces for- mules ayant été vérifiées par l'expérience, leur déduction de la théorie de Maxwell est une nouvelle confirmation de cette théorie. Cependant, les valeurs numériques des constantes, déterminées par les méthodes optique et électrique ne concordent pas; le désaccord, notable pour les diélectriques transparents, est encore plus marqué pour les métaux. En particulier la réflexion de la lumière sur le fer devrait différer, d'après la théorie de Maxwell, de la réflexion sur les autres métaux puisque le coefficient de perméabilité magnétique du fer est environ 3o fois plus grand que celui de la plupart des métaux ; or l'expérience n'a jusqu'ici, révélé aucune particularité dans les lois de la réflexion sur le fer. Cette divergence peut s'expliquer si l'on suppose que l'induc- tion magnétique est un phénomène qui n'est pas instantané. Avec des vibrations extrêmement rapides, le phénomène n'aurait pas le temps de se produire. On pourrait invoquer un argument à l'appui de cette manière de voir. Les expériences de M. Fizeau sur la vitesse de propaga- tion de l'électricité à travers un fil ont prouvé que cette vitesse est plus faible dans le fer que dans le cuivre. Cela s'explique aisément car grâce au phénomène de l'aimantation transversale (lui se produit dans un fil de fer parcouru par un courant, la self- induction du fer est plus grande que celle du cuivre. Au contraire, les expériences de Hertz donnent pour la vitesse dans le fer la même valeur que pour la vitesse dans le cuivre, comme si, dans ces alternances extrêmement rapides réalisées par l'illustre physicien de carlsruhe, le fer n'avait pas le temps de se magnétiser par induction. «  Auch Eisendrahte machen keine Ausnahme von der allgemeinen Regel, die Magnetisirbar- keit des Eisens kommt also bei so schnellen Bewegungen nichtin Bctracht » (Hertz, Wied. Ami., t. XXXIV, p. 558). 204. Energie de la radiation. — Dans les théories ordinaires des phénomènes lumineux, le milieu qui transmet la lumière