Page:Henri Poincaré - Électricité et optique, 1901.djvu/179

Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAPITRE XI THÉORIE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DE LA LUMIÈRE 174. Conséquences des thèories de Maxwell. — Des diverses théories que nous avons exposées dans les Chapitres précédents, il résulte nettement que la préoccupation constante de Maxwell est de trouver une explication des phénomènes élec- triques et électromagnétiques, généralement attribués à des actions s'exerçant à distance, par le mouvement d'un fluide hypothétique remplissant l'espace. Nous avons pu constater que Maxwell n'avait qu'imparfaitement atteint son but; en particulier nous avons vu dans le Chapitre vi que, s'il est possible de rendre compte des attractions et des répulsions électrostatiques au moyen des pressions et des tensions d'un fluide remplissant les diélectriques, les propriétés qu'il faut alors attribuer a ce fluide sont incompatibles avec celles que Maxwell lui suppose dans d'autres parties de son ouvrage. Ainsi, malgré les efforts de Maxwell, nous ne possédons pas encore une explication méca- nique complète de ces phénomènes ; néanmoins les travaux de ce physicien ont une importance capitale : ils démontrent la pos- sibilité d'une telle explication. 175. Mais laissons de côté les quelques contradictions que nous avons relevées dans l'œuvre de Maxwell et attachons-nous plus spécialement à la théorie qu'il a proposée pour expliquer l'Electromagnétisme et l'Induction et que nous avons exposée dans le Chapitre îx. Une des conséquences les plus importantes de cette théorie, et cette conséquence mérite à elle seule toute notre admiration, est l'identité des propriétés essentielles de l'éther qui, d'après Fresnel, transmet les radiations lumineuses et du fluide que Maxwell suppose présider aux actions électro-